Pourquoi une anthologie de la littérature française ? Encore une ? Notre littérature est plus que millénaire. Certains auteurs peuvent nous sembler très éloignés de notre réalité et de nos représentations communes. Parfois, il peut sembler qu’un fossé nous sépare de ces ancêtres, qui vivaient, parlaient, mangeaient, pensaient si différemment de nous. Il nous a semblé urgent de jeter des ponts entre ceux qui furent ce que nous sommes et nous qui serons ce qu’ils furent. Car ils ont énormément à nous apprendre.
Nous n’étions pas tenus par un programme. Aucun carcan ne nous enchaînait à une liste d'auteurs. Nous en avons profité. Libres de toute instruction officielle, nous avons pris des auteurs que nous aimions, grands ou petits, qu’importe ? Nous nous sommes donnés pour mission de partager le lien tissé avec eux au fil du temps. Nous avons choisi ces auteurs-ci, non pas parce qu’ils sont les meilleurs, ni les plus grands, ni les plus conformes, ni les plus rebelles, ni les plus connus, ni les plus méconnus, mais parce que nous avons éprouvé quelque besoin inexplicable d’en parler. « Parce que c’était lui, parce que c’était moi », n’est-ce pas ?
Nous ne sommes pas des universitaires et n’avons pas la prétention de l’être. Nous sommes loin d’avoir tout lu et de tout savoir. Mais nous ne sommes pas non plus de purs saltimbanques. Entre deux pas de danse, nous espérons vous apprendre quelque chose.
Si vous souriez parfois à la lecture de ce livre, si tel petit essai vous donne envie d’aller ouvrir tel auteur dont vous ignoriez jusqu’au nom, ou si vous regardez ensuite d’un autre œil cet écrivain dont vous croyiez tout connaître, nous aurons gagné notre pari. Si, après avoir lu ce livre, ou seulement quelques pages – car ce livre peut se lire par morceaux, ou juste se feuilleter – si donc après l’avoir lu, vous le refermez en vous disant que vous n’avez pas tout à fait perdu votre temps, alors nous n’aurons pas perdu le nôtre.
Prenez cette anthologie telle que nous l’avons conçue : une amie, une boussole, un cap amical en somme.